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DE LA VILLE DE PARIS.
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60. <
DU MERCREDY Xmc JOUR DE May l'an MIL CINQ CENS VINGT CINQ, io mai 1525. (Fol. 17 r°.) -
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En Assemblée faicte en l'Ostel dé la Ville, où estoient appellez mess" les Conseilllers, les Quarteniers et quatre notables bourgeois de chascun quartier, pour oyr la lecture des lettres de Madame apportées par mess™ monsr le president Cleutin et sire Guillaume Seguyer, Eschevin, qui avoient esté, n'a gueres, délégués de par la Ville au moys d'Avril dernier passé, pour aller devers lad. Dame en ensuyvant ce qu'elle avoit lors mandé'1',, sont venuz lesd, déléguez qui ont presenté leurs lettres desquelles a esté faicte lecture.
Après laquelle, pour ce qu'elles portoient creance en eulx, mond. sr Cleutin a commancé a réciter la maniere par eulx tenue en Court pour avoir audience et ce qu'il avoit dit ef décleré de par la Ville à lad. Dame; a dit :
« Qu'ilz estoient arrivez à Lyon le mardi de la Sepmaine Saincte'2', et le vendredy ensuyvant luy présentèrent leurs lettres à Madame qu'elle leut, puys leur feist dire que le lendemain après disner les orroit; et led. lendemain se trouverent la, mays pour cause de l'extreme maladye de monsr d'Alençon qui led. jour trepassa'3', leur feist dire que seroit à ung autre jour; et pour le grant ennuy qu'elle avoit, s'en alla coucher à Sainct Jehan de Lyon (*'.
"Et le mardy ensuivant les manda aller devers elle, et lors lui firent les trés humbles recommandations de la Ville cn luy declairant la grant douleur que la Ville avoit de la fortune advenue de la prinse du Roy; qu'il luy pleust estimer que ceste ville de Paris et habitans d'icelle estoient aulant délibérez pour suivre la volonté du Roy et d'elle, comme s'il estoit present; ct la remercyerent dc ce qu'elle avoit mandé gens luy estre envoyez de ceste ville de Paris pour entendre ce qui avoit esté fait cn Court depuys la
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fortune advenue, pour le bien du Royaume. El luy supplièrent qu'elle voulsist dès or mais soy conduyre par bon conseilet bon nombre et non par ung, deux ou troys, car l'on a veu les inconveniens advenuz; et donner ordre a la gendarmerye qu'elle fut payée, alfin qu'elle n'eust cause de piller les povres vii-laiges dont, peult estre, qu'ilz cn ont fait exclamation jusques au ciel ; el qu'elle voulsisl donner ordre que les Luteryens soyent déboutiez, car se sont erreurs dont Dieu se courrouce. Et luy rcmonslrerent que au temps des cent mil escus l'on avoit tenu des rigueurs sur les biens ct personnes, que, peult estre, n'avoyenl pas moyen de fournir ce qu'on leur demandoit.
"Et sur cc nous a dit qu'elle ne l'avoit jamays entendu et qu'elle y eust fait donner ordre à son po-voir; a dit oultre lad. Dame quc monsr de Bryon lui avoit dit qu'il avoit oy dire au Roy que, s'il debvoit demourer là, jamais ne souffreroit ne consentirait demembrer le royaume de France et qu'il avoit toute sa fiance cn ceste ville de Paris. Dit oultre qu'elle avoit fait mettre ordre à la gendarmerye el ordonné en mettre en Normendye, en Gascongne, en Provence, et huit cens hommes d'armes ou millieu du Royaume, et qu'ilz seront paiez par chascun terme sans aucune faulte. Et au regard des officiers ilz seront paiez sans nul deffault, ct semblablement ordonnerait que l'on feist à chascun bonne et briefve justice.
" Oultre requist icelle Dame que l'on continuas! en prieres pour deprier Dieu de donner moyen de retirer le Roy nostre souverain seigneur. Et oultre qu'elle a deliberé d'extirper tous erreurs et Luteryens <5'.
"Et après en prenant congié d'elle, leur dist
.que voulsissions passer par Bloys, combien que ce ne
nst nostre chemyn, ct aller veoir mess™ les Enfans;
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(!) Les délégués du Bureau avaient quitté Paris le 1" avril pour se rendre auprès de la Régente, en conformité de la délibération du 27 mars précédent, rapportée ci-dessus art. 5o.— Sur ces personnages, voy. la note 2 de la page 285; el pour Charles de Montmirail en particulier, la note 2 de la page 292.
(?) C'est-à-dire le 11 avril; le voyage de Paris à Lyon avait donc duré dix jours.
(3) Charles de Bourbon, duc d'Alençon, chef du Conseil de Régence, gendre de Louise do Savoye par son mariage avec Marguerite d'Angoulême, depuis reine de Navarre, ll mourut le i5 avril i525, veille de Pâques, sans enfants; et son apanage fut réuni à la Couronne.
O C'est-à-dire : au palais archiépiscopal, contigu à la basilique Saint-Jean qui est l'église cathédrale de Lyon.
'5) Le io juin suiva furenlnt promulguées des lettres patentes, prescrivant l'exécution d'une bulle du Pape contre les Luthériens.
37.
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